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Quelles plantes contre l'insomnie ?

Dernière mise à jour : 17 avr. 2022

Près de 15% de la population française a déjà consommé une #benzodiazépine à visée #anxiolytique ou #hypnotique, comme par exemple Stilnox© (zolpidem), Imovane© (zopiclone) ou Noctamide© (lormetazepam). Selon les chiffres communiqués par l’#ANSM (l'Agence du Médicament), 64,6 millions de boites de benzodiazépines ont été délivrées ainsi que 46,1 millions de boites d’hypnotiques en 2015. Ces chiffres sont en légère baisse par rapport à 2010, ce qui est encourageant, mais encore trop élevés en 2020. Pourtant des alternatives existent en #phytothérapie et en aromathérapie. Quelles sont les solutions à base de plantes que l’on pourrait proposer ? Quelles plantes fonctionnent vraiment pour traiter l'insomnie ?

Le rôle crucial du sommeil.

Le #sommeil est une fonction physiologique à laquelle nous consacrons un tiers de notre temps. Si son rôle précis n’est pas encore complètement élucidé, les effets néfastes dûs à un manque de sommeil sont bien connus : fatigue, pertes de mémoire, migraines, difficultés scolaires ou professionnelles. Sans oublier que le manque de sommeil est un facteur de risque pour de nombreuses pathologies comme le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires².


Quels troubles du sommeil ?

Parmi les troubles du sommeil, l'#insomnie est la plus fréquente. Elle se caractérise par une insatisfaction concernant la qualité ou la quantité de sommeil, qui se décrit comme étant difficile à obtenir, insuffisant ou non récupérateur. Le plus souvent, l'insomnie est transitoire et fait suite à un épisode de stress. On parle d'insomnie chronique lorsqu'elle perdure plus de trois mois consécutifs en incluant plusieurs causes possibles comme un trouble mental, une dépression ou une mauvaise hygiène de vie qui se pérennisent. Aussi, le sommeil est alors appréhendé et perçu comme non récupérateur.


Usage répété des somnifères : où est le problème ?

Que l'insomnie soit ponctuelle ou chronique, le reflexe "somnifère" est fréquent. Or, y avoir fréquemment recours n’est pas sans conséquences car des affections du système nerveux sont rapportées. On peut citer une #somnolence diurne, des #amnésies (troubles de la mémoire) et, le plus fréquent, une #dépendance physique et psychique pouvant induire un #syndrome de sevrage à l’arrêt. Selon la #HAS (Haute Autorité de Santé), des données épidémiologiques ont montré une corrélation entre la consommation de benzodiazépines et le risque de survenue de démence de type #Alzheimer ¹. Aussi, chez les plus âgés, les risques de chutes sont augmentés par la prise de ces médicaments.


Hypnotique : très court terme.

La prise de benzodiazépines ne résout pas la cause du trouble du sommeil ou de l’anxiété. Il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’une solution palliative de court terme et à la plus petite dose efficace. Or, trop souvent, les prescriptions de benzodiazépines sont renouvelées sans proposition de solutions alternatives ou pérennes en complément voire en substitution de ces médicaments. On retrouve ces solution dans le domaine de la phytothérapie (les plantes) et de l'aromathérapie (les huiles essentielles) combiné à des règles hygiéno-diététiques. En outre, il existe des thérapies de relaxation qui méritent d'être essayées.


Quelles plantes fonctionnent vraiment pour aider à dormir ?


1. La valériane (#valeriana officinalis).

Bien que l'on montre toujours la fleur en photo, ce sont ses racines qui sont intéressantes d'un point de vue médical. La composition chimique de la racine de #valériane est faite de sesquiterpènes dont l’acide valérénique, de cétones dont le valéranone, d’alcools comme le valérianol, d’aldéhydes parmi lesquels le valérianal, d’iridoïdes dont les valépotriates et les valtrates qui en sont dérivés. La racine de valériane renferme enfin quelques flavonoïdes ainsi qu’une huile essentielle. Les valépotriates présents dans la racine de valériane ont une action #anxiolytique par liaison aux récepteurs benzodiazépines. L’acide valérénique est aussi un ligand pour les récepteurs au GABA. Ces caractéristiques chimiques confèrent à la valériane des propriétés #sédatives, #anxiolytiques et #myorelaxantes. Son utilisation est validée par l’#EMA (L'Agence Européenne du Médicament) sous forme d’extrait sec³. Déconseillé chez l’enfant et la femme enceinte, son usage est réservé à l'adulte avec une posologie allant de 400 à 600 mg d’extrait sec par jour. La tisane est à éviter, en raison de son goût et de la faible teneur en principes actifs.


2. La passiflore (passiflora incarnata).

Les fleurs de #passiflore contiennent des alcaloïdes, des #flavonoïdes, une pyrone (maltol), des acides phénols, des coumarines ainsi que des phytostérols. Les bêtacarbolines présents sont des stimulants centraux tandis que les composants de la passiflore agissent sur les systèmes GABAergique et #opioïde. Quelques-uns des flavonoïdes contenus dans la passiflore sont des ligands pour les récepteurs aux benzodiazépines, d'où l'effet anxiolytique de cette plante. En raison des #alcaloïdes qu'elle contient, c'est une plante qui est intéressante pour limiter les sensations de manque dans les sevrages aux benzodiazépines. L’EMA lui reconnait un usage bien établi à la posologie de 8 g de poudre par jour ou 400 mg d’extrait sec. Son usage n’est pas recommandé avant 12 ans.


3. L’aubépine (Crataegus monogyna, C. laevigata)

L’aubépine est un arbuste épineux dont les fruits et les bourgeons sont riches en polyphénols et en flavonoïdes. Tous ces composants lui confèrent une activité importante au niveau myocardique avec un trois effets différents :

  • inotrope positif en accentuant la force de contraction du muscle cardiaque,

  • dromotrope positif en augmentant la vitesse de conduction de l’influx nerveux des fibres musculaires myocardiques,

  • chronotrope positif en ralentissant la fréquence cardiaque,

  • et bathmotrope négatif en diminuant l’excitabilité cardiaque anormale.

C’est une plante idéale notamment pour les angoisses accompagnées de tachycardie (cœur qui palpite ou qui bat trop fort). Déconseillée chez la femme enceinte et non recommandée chez l’enfant, on peut la conseiller chez l'adulte à la posologie de 600 à 1000 mg par jour d’extrait sec.


4. L’Eschscholtzia (Eschscholtzia californica)

Également appelée #Pavot de Californie, l'#eschscholtzia est une plante contenant des alcaloïdes, des flavones, des phytosterols et des caroténoïdes. Ces composants se fixent sur les récepteurs aux benzodiazépines, lui conférant des propriétés #hypnotiques, #spasmolytiques et #sédatives. La plante permet une diminution de la phase d’endormissement et une prolongation de la durée de sommeil.

Elle peut se prendre en tisane à la posologie de 2 grammes par jour ou encore en extrait sec à hauteur de 200 à 400 mg par jour.


Quelle(s) plante(s) choisir ?

Ne vous lancez pas tête baissée vers une plante au hasard. Demandez conseil à votre médecin et sollicitez votre pharmacien. Ils sauront vous orienter vers un traitement approprié, qui pourra vous aider, tout en évitant d'éventuelles interactions médicamenteuses. Certaines huiles essentielles peuvent également vous aider à vaincre l'insomnie, elles feront l'objet de mon prochain article.


Par Dr Thomas K. – Tous droits réservés – Entreprise Thomas K. Edition ©

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