Vous êtes fatigué ? Vous ronflez ? Vous avez un sommeil agité ? Vous vous réveillé fatigué ? Sans le savoir, vous souffrez peut-être d'apnée du sommeil, autrement appelée Syndrome d’Apnées-Hypopnées Obstructives du Sommeil ou SAHOS. L'apnée du sommeil est une maladie fréquente qui concerne entre 1 et 3 millions de français, et dont beaucoup s'ignorent car le SAHOS est sous-diagnostiqué. Quels sont les symptômes de l'apnée du sommeil ? Suis-je suis concerné ? Comment évolue la maladie et comment la traiter ? Explications.
Qu'est-ce que le sommeil ?
Le #sommeil est défini par un état physiologique de l’#organisme dans lequel nous passons environ un tiers de notre vie. Le sommeil est un comportement spontané et réversible. La vigilance est suspendue pendant celui-ci, et lors de la phase de sommeil, nous sommes moins réactifs aux stimulations. Il est possible d’observer également une augmentation des seuils de réponse sensorielle, une facilitation à mémoriser ainsi qu’une discontinuité de l’activité mentale.
Le sommeil : une fonction vitale.
Comme la digestion, la respiration, ou l’immunité, l’état de sommeil fait partie des fonctions vitales de l’organisme. Pendant le sommeil, au niveau du cerveau l’activité se ralentit et au niveau du corps les principales fonctions de base de l’organisme diminuent :
- le pouls
- la #respiration
- la tension artérielle
- le tonus musculaire
- la température corporelle.
Physiologiquement, le sommeil est régulé par une #hormone : la #mélatonine. Elle est sécrétée par la glande pinéale = une glande #endocrine de l’épithalamus du #cerveau. Cette hormone régule les rythmes #chronobiologiques : veille/sommeil et saisonniers. Elle est sécrétée suite à une baisse de la lumière diurne entre 22 et 6 heures du matin avec un pic vers 5 heures du matin.
Comment est analysé le sommeil ?
Pour analyser le sommeil, il existe un examen de référence : la #polysomnographie, qui permet d’obtenir un #hypnogramme comme celui-ci :
L’hypnogramme se définit par un enregistrement de plusieurs paramètres obtenus grâce à des électrodes qui sont placées au niveau du crâne et de plusieurs autres parties du corps. Les paramètres enregistrés sont :
- l’activité cérébrale par éléctro encéphalogramme (#EEG),
- l’activité musculaire par éléctro-myogramme,
- et les mouvements oculaires par éléctro-oculogramme.
Grâce à ces données, il va être possible de suivre et d’identifier les différentes #phases du sommeil.
Quelles sont les phases du sommeil ?
Le sommeil se décompose en cinq phases qui durent 90 minutes en moyenne :
- Phase 1 : endormissement
- Phase 2 : sommeil lent, léger (N1 et N2)
- Phase 3 : sommeil lent, profond (N3)
- Phase 4 : sommeil très profond
- Phase 5 : sommeil paradoxal ou REM (Rapid Eye Movement)
Ces différentes phases permettent de définir deux types de sommeil : le sommeil lent et le sommeil profond. Une nuit complète se compose de 3 à 5 cycles complets.
Le sommeil lent.
Le premier type de sommeil est défini par le sommeil lent. Le sommeil lent léger se divise en stades N1 et N2, le sommeil profond correspond au stade N3. C’est à ce moment là que l’activité cérébrale ralentit. Sur l’EEG, ce stade est caractérisé par des vagues de plus en plus amples et longues d’ondes lentes (ondes delta). A ce stade là, le cerveau du dormeur est de plus en plus insensible aux stimulations extérieures et il est difficile de le réveiller. En sommeil lent, les fonctions neurovégétatives et l’activité cérébrale ralentissent peu à peu avec l’approfondissement du sommeil.
Le sommeil paradoxal.
Le sommeil paradoxal correspond à la phase la plus courte du cycle du sommeil. Elle dure entre 15 et 20 minutes. Au moment de cette phase, l’activité cérébrale est intense, le rythme des ondes électriques du cerveau est similaire au rythme durant la phase d’éveil. Le sommeil paradoxal se caractérise par le rêve. Les #rêves apparaissent durant le mouvement rapide des yeux.
Pourquoi appelle-t-on cette phase "sommeil paradoxal" ?
Paradoxalement (d'où son nom), le corps est complètement inerte, avec une paralysie des muscles qui contraste avec l'intensité de l’activité du cerveau. Ce mécanisme "protecteur" nous empêchent de nous lever pendant notre sommeil et de "vivre" nos rêves, car c'est au cours de cette phase que nous rêvons. D'ailleurs, chez les personnes somnambules ce système protecteur ne fonctionne pas bien : elles peuvent se déplacer durant leur sommeil.
Quels sont les bienfaits du sommeil ?
Dormir entraîne un état de bien être et une efficacité pour le lendemain.
Le sommeil a pour principaux effets :
- la stimulation hormonale
- la maturation cérébrale
- la reconstruction et réparation cellulaire
- le développement immunitaire
- l’apprentissage et la mémorisation
- l’accroissement de la vigilance
- l’amélioration de l’humeur.
Qu'est-ce que le syndrome d'apnée du sommeil ?
Le SAHOS est caractérisé par des obstructions répétées des voies aériennes supérieures pendant le sommeil qui provoquent des #asphyxies répétées. Dans le cas de ce syndrome, la langue a tendance à aller vers l’arrière et elle obstrue le fond de la gorge entraînant alors la fermeture des voies ORL et l’air ne passe plus dans les poumons. Cela entraîne la survenue de diminutions du flux respiratoire (#hypopnées) jusqu'à son arrêt : une apnée. Il en découle un sommeil non-réparateur et en résulte une somnolence diurne.
L'apnée du sommeil : est-ce grave ?
L’apnée du sommeil est la forme la plus importante des troubles respiratoires du sommeil. Il existe trois types de troubles respiratoires qui se manifestent la nuit : le SAHOS mais aussi l’apnée centrale du sommeil (ACS) et l’apnée mixte du sommeil. Une apnée dure 10 à 30 secondes environ et se reproduit au moins cinq fois par heure de sommeil. Après une apnée, la reprise de la respiration est souvent brutale et bruyante puis le dormeur va repartir rapidement dans un nouveau blocage respiratoire. Chez certaines personnes, il est possible de vivre une dizaine voire même une centaine d’apnées au cours d’une même nuit. C’est un syndrome qu’il faut savoir reconnaître et traiter à temps au vu du danger qu’il fait courir au patient sur le plan cardio-respiratoire et de ses répercussions neuropsychiatriques, sociales et professionnelles.
Quels sont les facteurs de risque ?
Le surpoids
Le surpoids et l’obésité (IMC>30) sont un des facteurs très favorisant, car ces deux facteurs entraînent des dépôts de graisse dans l’arrière gorge qui freinent le passage de l'air. D'ailleurs, un surpoids est constaté fréquemment chez 60% des sujets atteints par ce syndrome.
L'âge
L’apnée du sommeil est plus fréquente entre 45 et 65 ans. Ce syndrome est deux à trois fois plus fréquent chez les personnes de plus de 65 ans.
Le sexe.
Les hommes sont plus touchés que les femmes.
L'anatomie.
Des caractéristiques morphologiques (taille et position de la mâchoire, de la langue, du palais, etc.) peuvent être des facteurs de risque du SAHOS. Un rétrognatisme (menton rejeté en arrière), un cou court et épais sont susceptibles également de favoriser des anomalies respiratoires.
Un rhume.
Une obstruction nasale plus ou moins permanente (rhume ou rhinite allergique) peut être responsable du SAHOS. Les personnes ayant souvent le nez bouché ont plus de risque de faire des arrêts respiratoires au cours de la nuit.
L'alcool, le tabac et certains médicaments.
La prise d’#alcool, le #tabagisme et l’usage de médicaments sédatifs ou hypnotiques favorisent le relâchement musculaire. La consommation de ces substances peut provoquer un relâchement des muscles de la gorge et diminuent le passage de l’air à ce niveau. Les traitements hypnotiques, sédatifs et plus particulièrement les benzodiazépines et apparentés et l’alcool, sont des dépresseurs du centre de la respiration et ils augmentent le risque d’apnées et d’hypopnées.
Y a-t-il des signes avant-coureurs ?
En général, des #ronflements précèdent la survenue des apnées. L’entourage perçoit des ronflements entrecoupés d’arrêts respiratoires et de reprises bruyantes de la respiration. Dans de nombreux cas, une prise de poids importante, la prise chronique d’alcool ou de médicaments, vont être des éléments déclenchants puisqu’ils diminuent l’activité des muscles dilatateurs du pharynx.
"Si je ronfle = je fais de l'apnée du sommeil ?"
Attention, le ronflement seul n’est pas signe forcément d’apnée du sommeil. Les deux problèmes peuvent être indépendants. En cas de soupçon il est conseillé d’en parler à son médecin traitant. Il adressera le patient en consultation dans un centre du sommeil afin de faire les examens nécessaires pour confirmer ou non le diagnostic.
Par Dr Thomas K. – Tous droits réservés – Entreprise Thomas K. Edition ©
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