Canicule et santé : ce que la chaleur fait vraiment à votre organisme
- Dr. Thomas K.
- 11 juil.
- 2 min de lecture
Fatigue intense, vertiges, sueurs abondantes, voire confusion mentale… Lorsque le mercure s’affole, notre organisme lutte pour maintenir son équilibre. Mais que se passe-t-il réellement dans notre corps pendant une canicule ? Focus physiologique sur les effets de la chaleur extrême.

Thermorégulation et canicule : un système sous tension
L’être humain est homéotherme : il doit maintenir une température corporelle autour de 37°C. En cas de forte chaleur, plusieurs mécanismes se déclenchent :
Vasodilatation périphérique : les vaisseaux sanguins se dilatent pour favoriser la dissipation de la chaleur via la peau.
Transpiration : en s’évaporant, la sueur permet de perdre des calories thermiques.
Mais ces stratégies ont un coût : perte en eau, en sels minéraux, chute de la pression artérielle… Et leur efficacité diminue quand l’humidité est élevée ou que la température ambiante dépasse celle du corps.
Canicule et déshydratation : une menace silencieuse
Lors d’une canicule, on peut perdre jusqu’à 3 litres d’eau par jour, voire plus. Si les apports hydriques ne suivent pas, la déshydratation menace :
Diminution du volume sanguin → hypotension, fatigue, vertiges.
Concentration du sang → risque de thrombose ou d’accident cardiovasculaire.
Altération de la fonction rénale → concentration des urines, risque d’insuffisance rénale aiguë.
Chez les personnes âgées, dont le signal de soif est émoussé, ou chez les nourrissons, très sensibles aux pertes hydriques, les complications peuvent être dramatiques.
Canicule et coup de chaleur : urgence vitale
Lorsque la thermorégulation échoue, la température corporelle s’envole. Au-delà de 40°C, on parle de coup de chaleur (heat stroke), une urgence médicale :
Atteinte du système nerveux central (confusion, convulsions, coma)
Dysfonctionnement multi-organique (rein, foie, coagulation…)
Risque de décès sans refroidissement rapide
Les travailleurs en extérieur, les sportifs, les enfants et les personnes âgées sont les plus à risque.
Cœur, cerveau, reins : les organes en première ligne
La canicule fragilise l’organisme en profondeur :
Le cœur doit accélérer pour irriguer la peau → fatigue cardiaque, arythmies
Le cerveau souffre d’une baisse de perfusion → troubles cognitifs, malaise
Les reins concentrent les urines → risque de calculs ou de nécrose tubulaire
Les muscles peuvent être victimes de crampes, voire de rhabdomyolyse
Un stress oxydatif majeur
Au-delà de la déshydratation, la chaleur extrême induit une production accrue de radicaux libres, menant à un stress oxydatif généralisé, accélérant le vieillissement cellulaire et l’inflammation. Ce mécanisme serait en partie responsable de la surmortalité estivale observée lors des vagues de chaleur.
Ce qu'il faut retenir
La canicule n’est pas une simple gêne passagère. Elle constitue une agression physiologique à part entière, mettant à l’épreuve nos capacités d’adaptation. Mieux comprendre ses effets, c’est aussi mieux se protéger.
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