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Je digère mal le lactose : que faire ?

Dernière mise à jour : 17 avr. 2022

Boire un grand verre de lait peut entraîner chez certaines personnes des conséquences très désagréables... A quoi est-ce dû ? Pourquoi certaines personnes tolèrent-elles mieux que d'autres le lactose ? L'intolérance au lactose peut-elle se traiter ? Finalement, quelles solutions pour mieux digérer le lactose ? Des éléments de réponse.

Qu'est-ce que le lactose ?

Le #lactose est un #sucre naturel retrouvé dans le lait des mammifères (vache, chèvre, brebis, etc. ), ainsi que dans le lait maternel. Ce sucre est composé de deux molécules : le glucose et le galactose. Bien que le lactose soit un sucre, son pouvoir sucrant (= sa capacité à donner un goût sucré) est faible par rapport à d'autres sucres comme le saccharose.


Comment digère-t-on le lactose ?

Pour pouvoir être absorbé par l'organisme, le lactose doit être digéré et coupé en deux : glucose et galactose. Ce processus s'effectue à l'aide d'un #enzyme sécrété par les cellules de l'intestin grêle : la #lactase. Alors que les nourrissons et les jeunes mammifères qui se nourrissent exclusivement de lait pendant les premiers mois de leur existence produisent beaucoup de lactase, sa sécrétion diminue au fil du temps. Ainsi, à l'âge adulte, il est très fréquent que l'on ne synthétise plus assez de lactase pour digérer le lactose sans encombre.



Une mauvaise digestion.

Si le lactose n'est pas 'découpé' par l'enzyme lactase, il ne pourra pas être absorbé au niveau de l'intestin grêle. Le lactose va poursuivre son chemin dans le tube digestif et arriver au niveau du côlon. Les bactéries intestinales, naturellement présentes dans le "microbiote", vont faire fermenter le lactose, ce qui va engendrer une surproduction de gaz et flatulences, voire un appel d'eau source de diarrhées.


Comment savoir si l'on est intolérant au lactose ?

L'apparition de désagréments gastriques suite à une ingestion de lait amène généralement à suspecter une intolérance au lactose. Néanmoins, il ne faut pas confondre l'intolérance au lactose avec une allergie aux protéines de lait. Les signes digestifs étant communs à d'autres pathologies (maladie cœliaque, syndrome de l'intestin irritable, etc. ), il est important de poser le bon #diagnostic. Il est plutôt rare qu'un individu ne produise plus du tout d'enzyme lactase. En revanche, quand les capacités de sécrétion de lactase sont inférieures à la quantité de lactose ingéré, alors on parle de malabsorption.



Quelle différence avec l'allergie ?

Tout d'abord, l'allergie est déclenchée par une protéine, l'intolérance au lactose est déclenchée par un sucre. Ensuite, l'allergie résulte d'une anomalie du système immunitaire qui déclenche une surproduction d'anticorps particuliers : les IgE. Ces derniers entraînent notamment la libération d'histamine favorisant la réaction allergique, d'où les "anti-histaminiques" que l'on prend contre l'allergie. Les désagréments de l'intolérance au lactose sont sans commune mesure face à l'allergie qui peut avoir des conséquences graves jusqu'à l'œdème de Quinck. Alors que l'allergie nécessite l'exclusion totale des aliments contenant l'allergène (exemple : l'allergie aux arachides avec éviction totale des arachides), en cas l'intolérance de petites quantités de lactose peuvent souvent être tolérées.


L'allergie aux protéines du lait de vache est assez fréquente chez les tout-petits (2 à 3 %), mais disparaît dans 80 % des cas vers l'âge de 2 ans.

Comment poser le #diagnostic ?

Non remboursé à ce jour par la sécurité sociale, le test d'intolérance au lactose via une prise de sang est assez fiable. Il consiste à mesurer le glucose dans le sang avant et après l’ingestion d'une quantité de lactose. Aussi, il existe également un test respiratoire, disponible à l'hôpital ainsi que dans certains laboratoires d'analyses, où l'on mesure le taux d'hydrogène expiré avant et après une absorption de lactose.


Une fois le diagnostic posé.

Une fois le diagnostic posé, un #régime d'éviction au lactose pourra être proposé pendant une durée d'un mois. Suite à ce "mois de régime", on pourra tenter de réintroduire progressivement des aliments où il y a des traces de lactose, comme par exemple certains fromages secs ou biscuits. Le but de cette réintroduction progressive est de vous aider à trouver votre seuil de tolérance au lactose, afin de conserver une alimentation la plus variée possible sans subir de désagréments gastriques.


Quels sont les traitements possibles ?

L'intolérance en lactose ne peut pas (encore) se guérir. Le seul "traitement" repose sur la limitation des aliments contenant du lactose. Le régime de chacun doit être adapté en fonction de la tolérance au lactose, en essayant de conserver au maximum une alimentation variée et en connaissant la teneur en lactose des aliments. Le lait est l’aliment le plus riche en lactose. En revanche, il n’y a quasiment plus de lactose dans un fromage ayant plus de 6 semaines de maturation. Aussi, le beurre ne contient pratiquement pas de lactose. De manière générale : plus un produit est transformé, moins il contient de lactose.



Un coup de pouce ?

Vous pouvez vous orienter vers les produits laitiers sans lactose. D'ailleurs, leurs teneurs en protéines et en calcium demeurent identiques à ceux des aliments avec lactose. Aussi, en cas d'apport de lactose non-maîtrisable ou d'écart alimentaire, vous pouvez avoir recours à un complément alimentaire riche en lactase qui permettra une meilleure absorption du lactose.


Et si l'on arrêtait complètement le lactose ?

Hors cas d'intolérance ou d'allergie, l'éviction du lactose est inutile voire dangereuse. Aussi, on ignore à ce jour les conséquences d'un régime sans lactose sur le microbiote intestinal. Or, perturber la richesse et la variété de notre flore intestinale n'est pas sans conséquence sur la santé. Ainsi, pour une meilleure santé, il convient d'opter pour une alimentation la plus variée possible.


Par Dr Thomas K. – Tous droits réservés – Entreprise Thomas K. Edition ©

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