Est-ce NoĂ«l avant l'heure pour les patients atteints de la maladie d'#Alzheimer ? Tout le porte Ă croire suite Ă la dĂ©couverte des laboratoires #Biogen et #Eisai dâune nouvelle #molĂ©cule : l'#aducanumab. Ce mĂ©dicament devrait ĂȘtre ainsi le tout premier #traitement attendu depuis des dĂ©cennies pour traiter la maladie d'Alzheimer. Quelle est cette nouvelle molĂ©cule ? Comment fonctionne-t-elle ? Est-elle sĂ»re ? Des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse pour comprendre.

Une maladie récente ?
Non, contrairement aux idées reçues la maladie d'Alzheimer n'est pas récente mais fut décrite pour la premiÚre fois en 1906 par un médecin allemand, Dr. Alois Alzheimer, qui lui donna son nom. Elle entraßne une perte progressive et irréversible de #neurones dans le tissu cérébral. à ce jour, c'est la cause la plus fréquente de #démence chez l'homme.
Quelles sont les régions du cerveau touchées ?
Les rĂ©gions du #cerveau les plus touchĂ©es sont le cortex rhinal et l'hippocampe, lieux oĂč siĂšgent nos processus de mĂ©morisation Ă l'image de "disques durs". Dans ces zones, les neurones anormalement fragiles meurent en grand nombre sans retour possible : on parle de maladie #neurodĂ©gĂ©nĂ©rative incurable. Cela entraĂźne une atrophie des rĂ©gions affectĂ©es comme le lobe temporal et pariĂ©tal, une partie du lobe frontal et du gyrus cingulaire. Ainsi, le cerveau peut perdre jusqu'Ă 8 Ă 10 % de son poids tous les dix ans, contre 2 % en temps normal.

Quelles causes ?
La maladie dâAlzheimer est causĂ©e par deux types de lĂ©sions neuronales appelĂ©es #amyloĂŻdes et #tau. Les lĂ©sions amyloĂŻdes rĂ©sultent d'une accumulation de protĂ©ines ÎČ-amyloĂŻdes Ă lâextĂ©rieur des neurones. Quant aux lĂ©sions tau, situĂ©es Ă lâintĂ©rieur des neurones, elles sont dues Ă un trop-plein de protĂ©ines Ï. Cette accumulation anormale entraĂźne peu Ă peu un dysfonctionnement neuronal conduisant Ă la mort des neurones : on parle d'apoptose.
Comment la distinguer des trous de mémoire ?
A la diffĂ©rence des trous de mĂ©moire "classiques", dans la maladie d'Alzheimer, on oublie ses propres oublis. Au-delĂ du dĂ©ni, le patient Ăšre dans une situation de mĂ©connaissance de la sĂ©vĂ©ritĂ© des difficultĂ©s rencontrĂ©es. En d'autres termes : on ne se rend plus compte que l'on oublie. A contrario, dans une situation non-pathologique ne relevant pas d'Alzheimer, on a une mĂ©moire pointue de ses oublis comme par exemple : "j'oublie toujours oĂč je range mon tĂ©lĂ©phone" ou "j'oublie toujours le mot de passe de tel compte". D'ailleurs, de nombreuses situations peuvent affecter la mĂ©moire, sans relever aucunement d'Alzheimer, comme lâanxiĂ©tĂ©, la prise de psychotropes ou de somnifĂšres.
Quel diagnostic ?
On peut retrouver des signes prĂ©curseurs de la maladie d'Alzheimer jusqu'Ă 12 ans avant le diagnostic. Aujourd'hui, diffĂ©rents #tests de diagnostic prĂ©coce peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s par un mĂ©decin et permettent d'Ă©valuer plusieurs fonctions cognitives. Nous pouvons citer par exemple :
le test de #Folstein (recommandé par la HAS) : réalisable en 15 min, il comporte 18 questions ou tùches à accomplir avec un score compris entre 0 et 30 points. Bien qu'un score inférieur à 24 points soit suspect, il doit interprété dans un contexte global en tenant compte du niveau éducatif du patient qui peut, plus ou moins, faussement améliorer ou dégrader ce score.
le test de l'#horloge : réalisable en moins de 5 min, il consiste à faire dessiner au patient le cadran d'une montre en lui demandant d'indiquer une heure précise. Dans l'exemple ci-dessous, on a demandé de représenter le cadran d'une montre indiquant 11h10 à six personnes différentes ayant obtenu respectivement 30, 28, 24, 22, 21 et 17 au test de Folstein. La différence entre le "normal" et le "pathologique" est flagrante.
le test Codex : tout aussi rapide, ce test combine celui de l'horloge avec une épreuve de mémoire complétée au besoin par des questions sur l'orientation spatiale.
D'anciennes déceptions....
ComposĂ©s d'anticholinestĂ©rasiques, les "anciens" mĂ©dicaments anti-Alzheimer comme Aricept©, Ebixa© et Exelon© et leurs gĂ©nĂ©riques ne sont plus remboursĂ©s par l'Assurance Maladie depuis 2018 et pour cause ; ayant pour principe l'inhibition enzymatique Ă lâorigine de la dĂ©gradation d'un #neurotransmetteur (l'acĂ©tylcholine), la communautĂ© scientifique est divisĂ©e Ă leur sujet. DĂ©jĂ en 2016, la #HAS avait estimĂ© que ces traitements ne justifiaient plus d'une prise en charge par l'Assurance Maladie en raison de leur service mĂ©dical rendu clairement insuffisant. Au regard de leur modeste bĂ©nĂ©fice face Ă leurs effets indĂ©sirables Ă©levĂ©s, les mĂ©decins furent d'ailleurs invitĂ©s par certaines instances Ă ne plus les prescrire. Ainsi, quasiment du jour au lendemain, les patients se retrouvaient sans alternative thĂ©rapeutique.
...pour un nouvel espoir !
L'aducanumab serait actif contre les plaques amyloĂŻdes et ralentirait l'Ă©volution clinique de la maladie. D'ailleurs, selon la FDA*, le laboratoire aurait fourni des preuves convaincantes de l'efficacitĂ© de ce traitement expĂ©rimental dont l'approbation officielle serait attendue pour mars 2021. Pour l'heure, lâessai baptisĂ© #EMERGE aurait atteint son objectif en rĂ©duisant de 23% le dĂ©clin cognitif dans le groupe ayant reçu le traitement versus placebo. En parallĂšle, des examens dâimagerie ont aussi montrĂ© une rĂ©duction de dĂ©pĂŽts de plaques amyloĂŻdes. Mais encore, des donnĂ©es de biomarqueurs de la protĂ©ine Ï dans le LCR** semblent aller dans le mĂȘme sens avec une diminution significative de leur taux.
*FDA : l'Agence Américaine du Médicament
**LCR : liquide céphalo-rachidien
Aducanumab v/s immunothérapie : quésaco ?
L'aducanumab est un #anticorps monoclonal qui, une fois administrĂ© au patient, va circuler dans le sang et traverser la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique jusqu'Ă atteindre le cerveau. En ciblant spĂ©cifiquement la protĂ©ine ÎČ-amyloĂŻde, il permet de rĂ©duire son agrĂ©gation et la formation de lĂ©sions cĂ©rĂ©brales dans les zones impliquĂ©es dans la mĂ©moire.
Des résultats prudemment optimistes.
Sâil est approuvĂ©, lâaducanumab deviendra le premier #traitement capable de modifier l'Ă©volution maladie d'Alzheimer en amĂ©liorant les symptĂŽmes cliniques et en rĂ©duisant le dĂ©clin cognitif par lâĂ©limination de la protĂ©ine ÎČ-amyloĂŻde. Tout en restant prudent, cela prouve Ă quel point la recherche mĂ©dicale avance et que l'on est proche du but ! Pour y parvenir, elle a plus que jamais besoin de nos dons. Sans la gĂ©nĂ©rositĂ© de donateurs, nous n'en serions pas lĂ aujourd'hui, vous pouvez cliquer sur ce lien pour faire un don Ă l'association #VaincreAlzheimer :
Par Dr Thomas K. â Tous droits rĂ©servĂ©s â Entreprise Thomas K. Edition ©
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