Allergies aux pollens : que faire ?
Dernière mise à jour : 17 avr. 2022
Chaque année à la même période les pollens nous attaquent ! Tout particulièrement ceux issus des graminées (ou poacées) qui sont les plus responsables d'allergie aux pollens encore appelée pollinose. Que faire face aux yeux qui grattent et au nez qui coule ? Un point sur les symptômes et les traitements.

Pollen et beau temps.
Avec l'arrivée de la belle saison, les concentrations de #pollens atmosphériques augmentent en raison des floraisons variées : on peut retrouver jusqu'à près de 1000 grains de pollen par mètre cube d'air, alors que seulement cinq grains suffisent pour que les #symptômes apparaissent ! Le risque allergique s'élève en n'épargnant aucune région tout comme les orages plus nombreux en été. Bien que moins agréables qu'un rayon de soleil, ces derniers permettent de plaquer au sol les pollens et font baisser temporairement les risques d'allergie.

Qu'est-ce qu'une pollinose ?
Il s'agit d'une #hypersensibilité de l'organisme qui réagit de façon inadaptée face aux pollens en libérant #histamine et autres médiateurs, notamment au contact des yeux ou des voies respiratoires. Ce phénomène engendre des réactions inflammatoires plus ou moins invalidantes, allant du simple écoulement nasale jusqu'à la crise d'asthme.
Allergie aux pollens : tous concernés ?
Près de 20 % de la population française serait concernée par une #pollinose, et ce chiffre ne cesse de croître chaque année. La #pollution atmosphérique, l'ozone et les particules de diesel joueraient aussi un rôle dans l'augmentation de la fréquence des allergies aux pollens. D'ailleurs, bien que plus fréquente au printemps, la pollinose peut se manifester jusqu'à l'automne.
Allergie à UN #pollen.
Bien que l'on dise couramment "allergie aux pollens", dans la majorité des cas l'on est allergique à un, deux ou trois types de pollen, mais plus rarement à l'ensemble des pollens. Par exemple, les pollens d'arbres sont présents de février à mai, les pollens de graminées sévissent de mai à juillet, tandis que les pollens d'herbacées nous titillent de juillet à octobre. C'est pourquoi, il est intéressant d'identifier les allergènes qui déclenchent vos crises, en pratiquant des tests chez un médecin spécialisé : un allergologue.
Quels sont les #symptômes classiques ?
Le cortège de symptômes typiques de la pollinose est une inflammation de la conjonctive des yeux (= une #conjonctivite) et de la muqueuse nasale (= une #rhinite), entraînant un larmoiement des yeux et un écoulement nasal (= une rhinorrhée) ponctués d'éternuements. D'ailleurs, les cinq symptômes classiques d'une pollinose peuvent être mémorisés avec l'acronyme "PAREO" :
P pour prurit (= démangeaisons des yeux et du nez),
A pour anosmie (= perte de l’odorat),
R pour rhinorrhée (= écoulement nasal clair),
E pour éternuements,
O pour l'obstruction nasale (= nez bouché).

Attention ! Bien que l'on parle de conjonctivite pour l'allergie aux pollens, il ne faut pas la confondre avec les conjonctivites bactériennes. Celle-ci est provoquée par une bactérie et nécessite un collyre antiseptique voire antibiotique.
La pollinose face à la #Covid-19 : quels liens ?
Récemment, une étude a montré que le risque d'infection par le #SARS-CoV-2 est corrélé à la concentration de pollen dans l'air : plus l'air est concentré en pollen, plus le risque d'attraper la #Covid19 augmente (jusqu'à 10 à 30% !). D'ailleurs, ce risque concerne tout aussi bien les personnes #allergiques que non-allergiques. Pourquoi ? Une fois déposés à l'intérieur du nez, les pollens gêneraient certains gènes impliqués dans la réponse immunitaire #antivirale.
Covid ou pollinose, j'hésite, que faire ?
Le bon réflexe à avoir est d'effectuer un test #antigénique en pharmacie, en cabinet infirmier ou médical. En moins de vingt minutes, vous saurez si vos symptômes relèvent de la Covid ou d'un #rhume des foins et le professionnel de santé pourra vous prodiguer les conseils adaptés.
Je me sens fatigué : est-ce normal ?
Oui, ce ressenti est normal. Lorsque le corps sur-réagit via la production d'histamine : on dort moins bien, car le sommeil est affecté en raison de réveils nocturnes plus nombreux. De plus, la prise d'anti-histaminique exacerbe la fatigue en raison d'une action dite anticholinergique qui potentialise l'effet sédatif.

Comment se fait le diagnostic de l'allergie au pollen ?
Le bilan allergologique peut s'effectuer à l'aide d'un test #cutané = un #PickTest. Ce test consiste à faire pénétrer des allergènes dans l'épiderme, afin d'observer ou non une réponse d'hypersensibilité. En cas d'allergie, une petite plaque apparaît en moins de 30 minutes à l'endroit de l'allergène concerné.

Attention : si vous prenez des antihistaminiques, il faudra arrêter le traitement au moins une semaine avant de faire ce bilan allergologique sous peine de fausser les résultats du pick-test.
Quels traitements contre l'allergie au pollen ?
La majorité des traitements sont dits symptomatiques, car ils consistent à limiter les symptômes liés au rhume des foins. Les médicaments #antihistaminiques peuvent ainsi réduire la réaction allergique, de même que les dérivés de la cortisone (sur ordonnance) en cas de symptômes plus importants. D'ailleurs, certains antihistaminiques (cétirizine, loratadine, etc.) ou spray nasal anti-inflammatoire (béclométasone) peuvent être délivrés par votre pharmacien sans ordonnance.
Attention : le premier réflexe à avoir face au rhume des foins est de bien se laver yeux à l'aide de sérum physiologique et de nettoyer son nez avec un spray d'eau mer idéalement enrichi en manganèse (= un oligo-élément essentiel réduisant l'inflammation nasale).
Limiter les allergies sur le long terme.
Le traitement au long cours de la #pollinose est la #désensibilisation. Cette méthode consiste à mettre régulièrement en contact l'organisme avec l'allergène concerné, à faible dose et sur plusieurs années. Peu à peu, au fil du temps, le corps s'adaptera pour que le corps ne reconnaisse plus l'allergène comme un ennemi.
Je suis gêné : que faire ?
Si ces symptômes apparaissent pour la première fois, vous pouvez demander conseil à votre pharmacien. Un Docteur en Pharmacie pourra vous conseiller sur les antihistaminiques, le lavage oculaire accompagné d'un collyre anti-allergique (cromoglycate de sodium), si besoin en association avec un spray nasal anti-inflammatoire (béclométasone). En revanche, si la gène persiste, une consultation avec votre médecin traitant s'impose. Il procédera à un examen clinique afin de définir avec vous la meilleure thérapeutique possible pour vous soulager. Le cas échéant, il pourra vous orienter vers un médecin allergologue.
Porter un masque réduit-il l'allergie aux pollens ?
Bien qu'il ne soit pas une solution miracle, porter un masque chirurgical ou FFP2 peut aider. Cela permet de réduire l'exposition aux pollens, mais pour le nez et les voies respiratoires basses seulement. Ainsi, le masque permet de réduire la dose de pollen reçue par jour, et d'amoindrir les symptômes.
Par Dr Thomas K. – Tous droits réservés – Entreprise Thomas K. Edition ©